Existence questionnée

Deux bagnoles se suivent. La première nous emmène à la maison, la seconde nous suit pour pas se perdre. On revient du Grau Du Roi où nous avons passé une soirée à manger des glaces et autres gourmandises sur le bord de mer.
Océane, ma nièce de douze ans, papote avec Yvan : « … et demain tu reprends le boulot, c’est lundi ! »
Un coup d’oeil dans le rétro et il répond, genre dégoûté de la vie :  » Et ouais … »
– « Ca sera comme ça toute ta vie ! »
– « Ouais … » encore plus blasé.
– « Ben moi j’dis ça sert à rien de vivre alors ! »
– « Ca s’ra pareil pour toi plus tard. »
– « Oui, heureusement qu’y’a la fête et des trucs comme ça pour s’amuser sinon je me serais déjà suicidée ! »
C’est vrai. Ses paroles sonnaient tellement vraies que j’ai cru un instant qu’elle était une enfant prodige, un futur génie en philosophie moderne, … Puis, elle a dit des bêtises de gosses et je me suis dis qu’elle était simplement logique et consciente des limites et des obligations de l’être humain.