Insatisfaction : sentiment premier de l’Homme moderne

3 août 2003

C. ronchonne. Il est devant le pc près à bondir sur le bureau, hurler façon Tarzan, sauter sur le clavier en faisant exploser des touches, tambouriner le moniteur tout en le fouettant avec la souris ; enfin presque.
Les injures envahissent sa bouche. Serait-il possédé par la colère face à l’échec ?
Je reste, sereine, assise à ses côtés et face à lui. Je dois rester bouche cousue. Je savoure secrètement ce fabuleux moment : C. s’énerve. Oui, il y parvient lui aussi à se mettre en rogne pour des conneries : « putain, mais r’gardes ce fils de **** de pc de *****, cinq fois qui plante bordel ! »
– « Laisse le travailler » répliquais-je le nez dans mon bouquin.
– « Non ! I’ travaille dans le vent là tu vois, ça me pète les couilles, j’vais le foutre en l’air cette saloperie !.. »

C. est un homme paisible et patient. Dans sa politique et son éducation il est inutile de sortir de ses gonds pour ‘rien’. Mais où commence le bon énervement ? A quel stade d’emmerdes a t-on la légitimité de fondre un plomb ? Contrairement à lui, je préfère me laisser aller à des hausses vertigineuses de tons passagers succincts plutôt que d’accumuler l’eau qui dort (ou qui boue ?). Gare à la gouttelette qui fait déborder la le vase.

Je remarque alors plusieurs choses qui rendent furieux C. : quand le pc est lent ou chieur donc ; quand je prends la défense de Shnoudeul (à force de répéter qu’il est con & etc, il a fini par la détester mutuellement) ; quand, en bagnole, une auto-école le précède ou une mémé ne roule pas à 10 kilomètres au-dessus de la limitation de vitesse ; quand Seiya passe à plus de 20 centimètres de lui ; quand je le contredis, calmement ou non, quand …

Quand je suis soudainement éjectée de mes pensées par un fracas. Il boxe le clavier. L’oeil droit en coin sur lui et le gauche plongé dans ‘les catilinaires’ de Nothomb, je fais mine de m’en foutre. Il évacue encore une fournée de gros mots, ceux qui font classe dans la bouche d’un Adam et grossier dans celle d’une Eve ; Dieu a fignolé les moindres détails dans la différence entre quéquette et zézette.

Il est mignon même lorsqu’il casse l’instrument de sport de mes doigts, c’est une chose. Il est mignon même lorsqu’il galère sur un truc qu’il maîtrise parfaitement, c’en est une autre. Un peu comme un prof qui connaît sur le bout des doigts son cours mais qui ne sait par où commencer. Mais alors, il est moins mimi lorsqu’il me coupe trois fois d’affilées pour que je vois le plantage (oui le planter de bâton … Je vais te le planter !!!).

Un quart d’heures plus tard c’est moi qui râlais parce que le frigo était vide (vide de toutes choses mangeables biensur).

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